6 juillet 2004
Le labo - 5
SOPHIE
Sophie était née pour être une star. Elle en était du moins convaincue, elle devait être célèbre. Aussi avait-elle passé tous les castings possibles pour passer à la télé. Little Brother, le HLM, Star University, Rock Star, la Chaumière, tous. Elle était toujours devancée par des poufs avec des airbags siliconés en guise de poitrine, par des filles vulgaires qui lâchaient leur trottoir pendant quelques semaines, alors qu'elle, elle avait du talent.
Elle avait fait un an de chorale, un an de théâtre, s'était inscrite dans différents cours d'expression artistique : danse, peinture, sculpture, photographie. Elle avait fait le siège de toutes les maisons de production, et avait toujours été refusée jusque là. Mais elle tenait sa revanche. Elle savait que cette fois, vu la taille de l'enveloppe, elle avait été retenue. Elle l'ouvrit donc avec nervosité et poussa un cri de soulagement en la lisant.
Elle allait enfin pouvoir claquer son boulot de vendeuse pendant quelques temps, elle allait pouvoir larguer son mec avec qui elle ne restait que pour l'appart. Elle allait pouvoir envoyer bouler sa mère qui ne manquait pas une occasion de lui faire comprendre que c'était une ratée. Elle n'aurait plus besoin de son psy qui lui coûtait une fortune. Fini les crises d'angoisses suivies par des crises de foie dues à la compensation par la nourriture. Elle allait pouvoir se calmer de la bouteille et du joint.
Elle se voyait déjà à son aise dans l'émission, posant devant les caméras. Elle était certaine que quelqu'un la remarquerait et lui proposerait quelque chose dans le show-business. Elle était même prête à tourner la roue de " La roue de la richesse " s'il le fallait. Tout ce qu'elle voulait c'était qu'on se retourne en la reconnaissant dans la rue, qu'on l'invite à des soirées branchées, faire la couverture des magazines. Elle leur montrerait à tous ces idiot qui s'étaient moqués d'elle.
Elle jeta un il sur les feuilles et commença à préparer sa valise. Elle choisit ses fringues les plus originales. Il fallait qu'on la distingue du lot, là bas. Jupes colorées, tee-shirts moulants et chaussures à semelles extra-compensées seraient la base. Une collection de chapeaux, bandanas et autre couvre-chefs pour compléter. En cas de fête, une robe multicolore bien échancrée, avec un sac à main stylé " gay pride ". Elle allait leur fournir un show ! Enfin, sa trousse de toilette avec sa collection de vernis à ongle à paillette et de rouges à lèvres effet humide.
Comme objets personnels elle choisit tout d'abord son nounours qu'elle avait depuis l'âge de cinq ans. C'était son confident, le seul en qui elle avait confiance, le seul à ne s'être jamais moqué d'elle. Elle ajouta son book personnel pour faire baver les autres. Et sa lampe lava qui était tellement fun. Elle espérait qu'elle ne devrait pas partager sa chambre avec une plouc, ni avec quelqu'un de trop branché. Elle détestait la concurrence.
Sa valise faite, elle attendit que son copain arrive pour partir. Elle se contenta de lui dire adieu sans autre explication. Quelle surprise il aurait en regardant le télé, dans les jours à venir. Elle passa ensuite à son travail pour y poser sa lettre de démission. Elle n'aurait pas d'indemnités mais elle s'en foutait, elle n'en aurait sans doute jamais besoin. C'est Isabelle, l'autre vendeuse, qui allait baver. Ca lui ferait les pieds à cette allumeuse. Elle envoya enfin un texto à sa mère avec cette simple phrase : " la roue tourne ". Dans le train de nuit qui l'amenait à la capitale, elle pensa à la tête que ferait son psy en ne la voyant pas à sa thérapie. Cela lui donna une pensée heureuse sur laquelle elle s'endormit paisiblement.
Sophie était née pour être une star. Elle en était du moins convaincue, elle devait être célèbre. Aussi avait-elle passé tous les castings possibles pour passer à la télé. Little Brother, le HLM, Star University, Rock Star, la Chaumière, tous. Elle était toujours devancée par des poufs avec des airbags siliconés en guise de poitrine, par des filles vulgaires qui lâchaient leur trottoir pendant quelques semaines, alors qu'elle, elle avait du talent.
Elle avait fait un an de chorale, un an de théâtre, s'était inscrite dans différents cours d'expression artistique : danse, peinture, sculpture, photographie. Elle avait fait le siège de toutes les maisons de production, et avait toujours été refusée jusque là. Mais elle tenait sa revanche. Elle savait que cette fois, vu la taille de l'enveloppe, elle avait été retenue. Elle l'ouvrit donc avec nervosité et poussa un cri de soulagement en la lisant.
Elle allait enfin pouvoir claquer son boulot de vendeuse pendant quelques temps, elle allait pouvoir larguer son mec avec qui elle ne restait que pour l'appart. Elle allait pouvoir envoyer bouler sa mère qui ne manquait pas une occasion de lui faire comprendre que c'était une ratée. Elle n'aurait plus besoin de son psy qui lui coûtait une fortune. Fini les crises d'angoisses suivies par des crises de foie dues à la compensation par la nourriture. Elle allait pouvoir se calmer de la bouteille et du joint.
Elle se voyait déjà à son aise dans l'émission, posant devant les caméras. Elle était certaine que quelqu'un la remarquerait et lui proposerait quelque chose dans le show-business. Elle était même prête à tourner la roue de " La roue de la richesse " s'il le fallait. Tout ce qu'elle voulait c'était qu'on se retourne en la reconnaissant dans la rue, qu'on l'invite à des soirées branchées, faire la couverture des magazines. Elle leur montrerait à tous ces idiot qui s'étaient moqués d'elle.
Elle jeta un il sur les feuilles et commença à préparer sa valise. Elle choisit ses fringues les plus originales. Il fallait qu'on la distingue du lot, là bas. Jupes colorées, tee-shirts moulants et chaussures à semelles extra-compensées seraient la base. Une collection de chapeaux, bandanas et autre couvre-chefs pour compléter. En cas de fête, une robe multicolore bien échancrée, avec un sac à main stylé " gay pride ". Elle allait leur fournir un show ! Enfin, sa trousse de toilette avec sa collection de vernis à ongle à paillette et de rouges à lèvres effet humide.
Comme objets personnels elle choisit tout d'abord son nounours qu'elle avait depuis l'âge de cinq ans. C'était son confident, le seul en qui elle avait confiance, le seul à ne s'être jamais moqué d'elle. Elle ajouta son book personnel pour faire baver les autres. Et sa lampe lava qui était tellement fun. Elle espérait qu'elle ne devrait pas partager sa chambre avec une plouc, ni avec quelqu'un de trop branché. Elle détestait la concurrence.
Sa valise faite, elle attendit que son copain arrive pour partir. Elle se contenta de lui dire adieu sans autre explication. Quelle surprise il aurait en regardant le télé, dans les jours à venir. Elle passa ensuite à son travail pour y poser sa lettre de démission. Elle n'aurait pas d'indemnités mais elle s'en foutait, elle n'en aurait sans doute jamais besoin. C'est Isabelle, l'autre vendeuse, qui allait baver. Ca lui ferait les pieds à cette allumeuse. Elle envoya enfin un texto à sa mère avec cette simple phrase : " la roue tourne ". Dans le train de nuit qui l'amenait à la capitale, elle pensa à la tête que ferait son psy en ne la voyant pas à sa thérapie. Cela lui donna une pensée heureuse sur laquelle elle s'endormit paisiblement.
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