4 juillet 2004
Le labo - 4
BERTRAND
Bertrand pensait qu'il n'avait pas été sélectionné. Comme il avait été dans les premiers à se présenter au casting, et que cela faisait maintenant six mois, il pensait que sa candidature n'avait pas été retenue. Aussi avait il été aider son père à organiser la récolte des tomates dans la coopérative familiale. Depuis l'accident de son oncle, fauché par un ivrogne, son père se retrouvait avec un surplus de travail qu'il avait du mal à effectuer. Il avait grandement apprécié l'aide de son fils pour organiser les équipes de saisonniers dans ses serres. Maintenant que tout était en place, il pensait lui confier la gestion du conditionnement des tomates, mais le destin en avait décidé autrement.
La lettre était arrivée un midi, pendant la pause repas. Bertrand avait passé la mâtinée à effeuiller une serre, et sa mère lui indiqua qu'il avait du courrier lorsqu'il rentra pour se restaurer. Après avoir lu la lettre, il ressentit un dilemme. Il hésitait en effet à laisser tomber son père pour participer à l'émission. D'un coté, la loyauté était une valeur primordiale dans sa famille, et d'un autre, il n'avait pas l'intention de faire du maréchage toute sa vie. Aussi, demanda-t-il conseille à sa mère.
Celle-ci lui conseilla de faire ce dont il avait le plus envie. Elle le rassura en lui disant que son père comprendrait, d'autant plus que maintenant que l'organisation était planifiée, il pouvait gérer la coopérative tout seul. Elle réussit ainsi à le convaincre de poursuivre ce qu'il avait entamé. Quand il rentra, son père le rassura à son tour. Il pouvait en effet gérer ses affaires tout seul pour le reste de l'été. Il lui proposa même de l'emmener à la gare.
Bertrand avait passé le casting lors d'une manifestation d'agriculteurs dans la capitale. Il ne goûtait guère ces grands rassemblements qui consistaient en un concours de lancé de tomates sur les fenêtres des ministères. Il en avait profité pour flâner et était arrivé devant l 'immeuble qui faisait les auditions. L'affiche qui disait " Tentez votre chance " l'incita à entrer. On lui avait posé plein de question auxquelles il avait docilement répondu. Il n'espérait pas être retenu, mais ça lui avait au moins fait passé le temps.
Finalement, les gens de la production avaient dû le trouver intéressant. Peut-être cherchaient-ils à engager un échantillon de la population le plus diversifié possible. Ils avaient ainsi trouvé leur bon petit provincial sortant rarement de sa campagne. Il espérait que ce ne soit pas ça, car ils étaient très loin de la vérité. Il avait quand même un diplôme américain en agronomie.
Il alla préparer sa valise le soir même. Le choix des affaires personnelles ne fut pas évident. Il finit par se décider à prendre son couteau multifonctions, un jeu de cartes et un petit poste de radio. Sa valise fut assez facile à préparer, car il n'avait pas beaucoup de diversité dans ses affaires : il affectait les vêtements pratiques et passe-partout. La garde robe qu'il emporta était principalement constituée de jeans, bermudas, tee-shirts et sweat-shirts en plus des sous-vêtements. Un petit nécessaire de toilette rejoignit ses vêtements, avec son traitement pour la peau.
Malgré son âge, Bertrand faisait encore régulièrement des poussées d'acné. Cela l'handicapait dans ses relations sociales (surtout auprès des filles), mais son dermatologue lui avait conseillé un produit très efficace. Il devait s'en badigeonner la figure tous les soirs, sous peine de voir des éruptions surgir sur tout son visage. Avant ça, il y avait des jours où il avait envie de se poncer le visage, tellement il avait l'air rugueux.
Avant de se coucher, il alla regarder Le Parrain, sur le lecteur DVD familial. Il ne savait pas s'il pourrait regarder des films lors de cette émission, et il voulait partir en en ayant vu un bon. C'est ainsi qu'il s'endormit en repensant à ce merveilleux acteur qu'était Marlon Brando.
Bertrand pensait qu'il n'avait pas été sélectionné. Comme il avait été dans les premiers à se présenter au casting, et que cela faisait maintenant six mois, il pensait que sa candidature n'avait pas été retenue. Aussi avait il été aider son père à organiser la récolte des tomates dans la coopérative familiale. Depuis l'accident de son oncle, fauché par un ivrogne, son père se retrouvait avec un surplus de travail qu'il avait du mal à effectuer. Il avait grandement apprécié l'aide de son fils pour organiser les équipes de saisonniers dans ses serres. Maintenant que tout était en place, il pensait lui confier la gestion du conditionnement des tomates, mais le destin en avait décidé autrement.
La lettre était arrivée un midi, pendant la pause repas. Bertrand avait passé la mâtinée à effeuiller une serre, et sa mère lui indiqua qu'il avait du courrier lorsqu'il rentra pour se restaurer. Après avoir lu la lettre, il ressentit un dilemme. Il hésitait en effet à laisser tomber son père pour participer à l'émission. D'un coté, la loyauté était une valeur primordiale dans sa famille, et d'un autre, il n'avait pas l'intention de faire du maréchage toute sa vie. Aussi, demanda-t-il conseille à sa mère.
Celle-ci lui conseilla de faire ce dont il avait le plus envie. Elle le rassura en lui disant que son père comprendrait, d'autant plus que maintenant que l'organisation était planifiée, il pouvait gérer la coopérative tout seul. Elle réussit ainsi à le convaincre de poursuivre ce qu'il avait entamé. Quand il rentra, son père le rassura à son tour. Il pouvait en effet gérer ses affaires tout seul pour le reste de l'été. Il lui proposa même de l'emmener à la gare.
Bertrand avait passé le casting lors d'une manifestation d'agriculteurs dans la capitale. Il ne goûtait guère ces grands rassemblements qui consistaient en un concours de lancé de tomates sur les fenêtres des ministères. Il en avait profité pour flâner et était arrivé devant l 'immeuble qui faisait les auditions. L'affiche qui disait " Tentez votre chance " l'incita à entrer. On lui avait posé plein de question auxquelles il avait docilement répondu. Il n'espérait pas être retenu, mais ça lui avait au moins fait passé le temps.
Finalement, les gens de la production avaient dû le trouver intéressant. Peut-être cherchaient-ils à engager un échantillon de la population le plus diversifié possible. Ils avaient ainsi trouvé leur bon petit provincial sortant rarement de sa campagne. Il espérait que ce ne soit pas ça, car ils étaient très loin de la vérité. Il avait quand même un diplôme américain en agronomie.
Il alla préparer sa valise le soir même. Le choix des affaires personnelles ne fut pas évident. Il finit par se décider à prendre son couteau multifonctions, un jeu de cartes et un petit poste de radio. Sa valise fut assez facile à préparer, car il n'avait pas beaucoup de diversité dans ses affaires : il affectait les vêtements pratiques et passe-partout. La garde robe qu'il emporta était principalement constituée de jeans, bermudas, tee-shirts et sweat-shirts en plus des sous-vêtements. Un petit nécessaire de toilette rejoignit ses vêtements, avec son traitement pour la peau.
Malgré son âge, Bertrand faisait encore régulièrement des poussées d'acné. Cela l'handicapait dans ses relations sociales (surtout auprès des filles), mais son dermatologue lui avait conseillé un produit très efficace. Il devait s'en badigeonner la figure tous les soirs, sous peine de voir des éruptions surgir sur tout son visage. Avant ça, il y avait des jours où il avait envie de se poncer le visage, tellement il avait l'air rugueux.
Avant de se coucher, il alla regarder Le Parrain, sur le lecteur DVD familial. Il ne savait pas s'il pourrait regarder des films lors de cette émission, et il voulait partir en en ayant vu un bon. C'est ainsi qu'il s'endormit en repensant à ce merveilleux acteur qu'était Marlon Brando.
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