3 juillet 2004
Le labo - 3
NORI
Nori était en visite chez son oncle au Japon quand son père l'appela pour la prévenir. Elle avait été retenue pour participer à une émission. Elle devait immédiatement rentrer en France. Cela l'attristait un peu de quitter son oncle, mais elle était contente d'avoir été choisie. Cela avait été un très grand effort pour elle de se porter candidate, mais cela faisait partie du processus mis en place par son thérapeute pour vaincre sa timidité.
Nori était une jeune fille discrète, réservée, romantique, qui avait passé son temps libre à lire des shôjos. Elle s'était construit un idéal masculin, plein de grâces et de délicatesse, genre chevalier servant. Bref, elle attendait son prince charmant. Son père s'en était inquiété, connaissant bien l'état d'esprit des jeunes garçons de par son métier de professeur. Aussi avait-il confié sa fille à un thérapeute pour qu'elle puisse être mieux armée contre le monde.
Cette émission devait lui permettre de sortir de sa coquille, de se libérer, de vaincre sa timidité. Seule une confrontation directe , un séjour confiné, pouvaient lui faire prendre conscience des réalités du monde. Elle avait d'abord dû s'habituer à parler en publique, à ne plus rougir à chaque question, à ne plus bégayer à chaque réponse. Un stage dans une troupe de théâtre lui avait déjà fait un bien fou, il lui fallait maintenant passer à un stade supérieur. Ce stade était l'émission.
Sitôt arrivée en France, elle fut prise en main par sa mère et une de ses amies, coiffeuse-visagiste, toujours sur les conseils du thérapeute. Elles devaient lui préparer un look qui retiendrait l'attention, qui donnerait envie aux autres de s'intéresser à elle. Elles étaient là pour la coiffer et renouveler sa garde robe. Elle passa ainsi une demi-journée chaperonnée par ces deux femmes, pouponnée, coiffée et habillée. Malgré tout, elle gardait toujours un air discret sur son visage.
De retour chez elle, elle put enfin prendre connaissance de sa lettre. Comme objets personnels elle décida de prendre un shôjo, son amulette porte-bonheur donnée par sa tante et une plume d'écriture en bois de santal. Elle entreprit ensuite de faire sa valise. Elle la remplit vite fais de ses nouveaux vêtements, auxquels elle ajouta quelques habits plus personnels, dont un magnifique kimono de soie. Son nécessaire de toilette contenait plusieurs parfums, tous à base de rose. Elle adorait l'odeur de la rose. Elle ajouta d'ailleurs un sachet contenant des pétales de rose séchés. Et enfin une photo contenant tous les membres de sa famille, qui la regardaient dans son couffin.
Ensuite son père vint lui parler. Il lui donna un discours très tendre, lui disant combien il l'aimait et lui assurant que tout cela devrait lui faire le plus grand bien. Il lui expliqua que le thérapeute lui avait assuré qu'après cette émission, elle n'aurait sans doute plus besoin de lui. Il lui dit qu'elle avait juste à écouter son cur, et à ne pas refouler ses sentiments. Il était persuadé qu'elle serait magnifique.
Pour sa dernière nuit chez elle, Nori repensa à Akane, sa petite sur morte treize ans auparavant, après seulement un mois de vie. Sa mère avait dit qu'elle avait du consumer toute sa vie pendant ce mois, tellement elle semblait pleine de vie et d'énergie. Elle ne l'avait jamais entendu pleurer. C'est depuis cette époque qu'elle s'était refermée, sur cette petite sur qu'elle aurait voulu mieux connaître. Elle savait que sa sur vivait encore en elle, si seulement elle pouvait ressortir.
Nori était en visite chez son oncle au Japon quand son père l'appela pour la prévenir. Elle avait été retenue pour participer à une émission. Elle devait immédiatement rentrer en France. Cela l'attristait un peu de quitter son oncle, mais elle était contente d'avoir été choisie. Cela avait été un très grand effort pour elle de se porter candidate, mais cela faisait partie du processus mis en place par son thérapeute pour vaincre sa timidité.
Nori était une jeune fille discrète, réservée, romantique, qui avait passé son temps libre à lire des shôjos. Elle s'était construit un idéal masculin, plein de grâces et de délicatesse, genre chevalier servant. Bref, elle attendait son prince charmant. Son père s'en était inquiété, connaissant bien l'état d'esprit des jeunes garçons de par son métier de professeur. Aussi avait-il confié sa fille à un thérapeute pour qu'elle puisse être mieux armée contre le monde.
Cette émission devait lui permettre de sortir de sa coquille, de se libérer, de vaincre sa timidité. Seule une confrontation directe , un séjour confiné, pouvaient lui faire prendre conscience des réalités du monde. Elle avait d'abord dû s'habituer à parler en publique, à ne plus rougir à chaque question, à ne plus bégayer à chaque réponse. Un stage dans une troupe de théâtre lui avait déjà fait un bien fou, il lui fallait maintenant passer à un stade supérieur. Ce stade était l'émission.
Sitôt arrivée en France, elle fut prise en main par sa mère et une de ses amies, coiffeuse-visagiste, toujours sur les conseils du thérapeute. Elles devaient lui préparer un look qui retiendrait l'attention, qui donnerait envie aux autres de s'intéresser à elle. Elles étaient là pour la coiffer et renouveler sa garde robe. Elle passa ainsi une demi-journée chaperonnée par ces deux femmes, pouponnée, coiffée et habillée. Malgré tout, elle gardait toujours un air discret sur son visage.
De retour chez elle, elle put enfin prendre connaissance de sa lettre. Comme objets personnels elle décida de prendre un shôjo, son amulette porte-bonheur donnée par sa tante et une plume d'écriture en bois de santal. Elle entreprit ensuite de faire sa valise. Elle la remplit vite fais de ses nouveaux vêtements, auxquels elle ajouta quelques habits plus personnels, dont un magnifique kimono de soie. Son nécessaire de toilette contenait plusieurs parfums, tous à base de rose. Elle adorait l'odeur de la rose. Elle ajouta d'ailleurs un sachet contenant des pétales de rose séchés. Et enfin une photo contenant tous les membres de sa famille, qui la regardaient dans son couffin.
Ensuite son père vint lui parler. Il lui donna un discours très tendre, lui disant combien il l'aimait et lui assurant que tout cela devrait lui faire le plus grand bien. Il lui expliqua que le thérapeute lui avait assuré qu'après cette émission, elle n'aurait sans doute plus besoin de lui. Il lui dit qu'elle avait juste à écouter son cur, et à ne pas refouler ses sentiments. Il était persuadé qu'elle serait magnifique.
Pour sa dernière nuit chez elle, Nori repensa à Akane, sa petite sur morte treize ans auparavant, après seulement un mois de vie. Sa mère avait dit qu'elle avait du consumer toute sa vie pendant ce mois, tellement elle semblait pleine de vie et d'énergie. Elle ne l'avait jamais entendu pleurer. C'est depuis cette époque qu'elle s'était refermée, sur cette petite sur qu'elle aurait voulu mieux connaître. Elle savait que sa sur vivait encore en elle, si seulement elle pouvait ressortir.
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