L'héritage (8)
Nicole entraîna Jeanne au fond du hangar. Seuls Gaston
et Sylvie - la cousine de son père - assistaient à l'entrevue.
Visiblement, Jeanne prenait cet entretien pour une perte de temps.
"-Bien, commençons tout de suite, fit Nicole, comment voyez-vous l'évolution de l'organisation ?
-Gérée par moi-même.
-Et que feriez-vous si vous la gériez ?
-Vous ne croyez quand même pas que je vais vous le dire ?
-Ecoutez,
je n'ai pas l'intention de commencer une lutte interne. Tout ce que je
veux c'est pérenniser l'organisation et écarter toute menace
potentielle. Vous pouvez m'aider dans ce but et obtenir plus de
responsabilités et de pouvoir que vous n'en n'avez pour l'instant, ou
vous pouvez vous monter contre moi voir m'éliminer, et affronter
ensuite les autres. Je ne suis pas certaine que dans ce dernier cas
l'organisation en sortira puissante. Je vous pense assez intelligente
pour choisir la bonne décision.
-J'investirais dans des affaires
légales pour pouvoir augmenter le nombre de couvertures, recycler plus
facilement l'argent et avoir plus de justifications pour les revenus.
-Y'a-t-il une branche de l'organisation que vous abandonneriez ?
-A la rigueur la branche "assassinat". Et encore, elle peut s'avérer utile dans certains cas.
-Pourquoi
ne pas la transformer en branche "sécurité-défense" ? Cela pourrait
étendre ses activités de manière un peu plus légale.
-C'est une idée, mais il faut faire ça bien, on ne doit pas pouvoir faire remonter un meurtre jusqu'à nous.
-Merci, autre chose ?
-Ne négligez pas la diplomatie avec les diverses autres organisations. Une guerre ne nous serait nullement profitable.
-Encore merci, vous pouvez disposer."
Jeanne rejoignit ses gardes du corps et sortit de l'entrepôt,
tandis que les autres membres étaient appelés à leur tour. Au bout
d'une heure, Nicole avait fini ses consultations. Elle sortit alors à
son tours de l'entrepôt, entouré de ses gardes du corps, de Gaston et
de Sylvie. A peine avaient-ils mis le pied dehors qu'une rafale
retentit de l'immeuble en face. Un garde du corps et Sylvie
s'effondrèrent alors que les autres gardes du corps répliquaient en
enfournant Nicole et gaston dans un véhicule.
"-Merde, fit Nicole, je croyait que l'on n'était pas en guerre !
-Nous
ne le sommes pas, du moins pas officiellement, répondit Gaston, mais il
semblerait que quelqu'un nous en veuille. Espérons que nos hommes
sauront remonter la piste des tueurs.
-J'ai eu de la chance qu'ils m'aient manqués.
-Ce n'est pas vous qu'ils visaient. C'était Sylvie.
-Comment le savez-vous ?
-Il
n'y a eu qu'uen seule rafale, ils ont arrêté de tirer après l'avoir
abattue. Ils ne devaient pas être au courant pour le changement à la
tête de l'organisation. Mais dès que celui ou ceux qui les ont employés
auront connaissance de votre accession au trône, vous serez une cible.
-Dans ce cas, on va brouiller les pistes.
-Et comment ?
-A
partir de dorénavant, et officiellement, l'organisation fonctionne de
manière collégiale. Je serai votre secrétaire personelle aux yeux de
l'extérieur. Je veux être certaine que toute personne qui assistera aux
réunions soit sûre. Transmettez ces instructions aux dirigeants de
chaque branche.
-Excellente idée, on va faire comme ça."
(à suivre, heu, plus tard)