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Life's a bitch
26 août 2004

Le labo - 16

ARACHNOÏDES
    Sophie entra avec appréhension dans le laboratoire du docteur Weird. Il était décoré de divers instruments qui avaient du servir à l'inquisition espagnole. Des trucs pour percer, découper, déchirer, brûler et faire des choses inimaginables. Le docteur dut remarquer sa nervosité, car il essaya de la rassurer.
    " Ne vous inquiétez pas, ce sont des pièces de musée. Elles me servent juste à me rappeler que de tout temps on a cherché à " mesurer " la douleur. Mais les méthodes modernes sont bien plus amusantes, et moins sanglantes aussi. "
    Cela eut l'effet inverse sur Sophie. Quelle torture ce taré allait-il lui infliger ? La description de l'épreuve de Jean-Noël lui revint à l'esprit, son bras brûlé et la capsule de morphine qu'il avait du ingérer la nuit, pour supporter la douleur. Elle ne vit pas de générateur dans la pièce, elle supposa donc qu'elle avait droit à un autre traitement.
    Le docteur Weird sortit une boite de derrière son bureau, et la posa sur la table. Il l'ouvrit avec précaution, et en sortit deux splendides spécimens de scorpions noirs. Il leur avait attaché les pinces avec un élastique, et mis une protection sur le dard. Il se tourne alors vers Sophie et lui fait signe de s'asseoir sur une chaise. Elle obtempère, et le docteur la ligote alors aux accoudoirs.
    Une fois cela fait, il sort une seringue de sa blouse et lui injecte un produit en intraveineuses.
    " Je vous injecte un sérum au venin de ces scorpions. C'est un sérum un peu spécial, il prévient les arrêts cardiaques et les séquelles, mais il n'empêche pas la douleur. Votre épreuve sera de résister à une dizaine de piqûres sans crier.
    -Quoi ? Mais vous êtes malade ! Vous êtes certain que ce sérum fonctionne ?
    -Oui, il a té testé lors du dernier conflit en Afghanistan. Très efficace pour les interrogatoires.
    -Je suis vraiment obligée de faire ça ?
    -Vous avez signé un contrat. Vous n'avez pas le choix. Détendez-vous ce n'est qu'un mauvais moment à passer. "
    Délicatement, le docteur posa les scorpions sur les bras à présent dénudés de Sophie. Il enleva la protection de leurs dards, et commença à les exciter avec une baguette. La réaction ne se fit pas tarder, un des scorpions piqua Sophie au bras gauche. Au début, elle ne sentit qu'une petite douleur comme une aiguille que l'on enfonce dans la peau. Puis elle sentit la douleur progresser dans son bras, comme si on la brûlait de l'intérieur. Elle prit alors peur et cru qu'elle allait mourir.
    Curieusement, ce fut la seconde piqûre qui l'empêcha de crier. Elle agit comme un électrochoc, et lui fit refermer sa bouche. La douleur s'équilibrait maintenant dans tout le corps. Elle avait l'impression que tout son sang avait été remplacé par du venin, et qu'il envahissait chaque organe de son corps. Et partout elle ressentait de la douleur. C'était comme si on transperçait chaque organe avec des aiguilles.
    Elle finit par atteindre un état de semi-conscience, proche du coma, ou elle ne ressentait plus que les petits piques des scorpions, de temps à autres. Elle n'arrivait plus à ouvrir les yeux, ni la bouche, ce qui l'empêchait de crier. La douleur était cependant insupportable. Des larmes commençaient à couler de ses yeux mi-clos, et un mince filet de bave de sa bouche. Puis elle sentit une piqûre plus forte dans son bras gauche. Et de là, une sensation de bien-être commença à supplanter celle de douleur. Elle réussit à ouvrir les yeux, et vit que le docteur était en train de lui injecter un liquide par intraveineuse.
    " -Je vous transmet le sérum complet, à forte dose. Vous ne devriez plus rien ressentir d'ici cinq minutes.  Je dois avouer que vous m'avez impressionnée. En général, les gens crient à a première ou la seconde piqûre. Votre résistance est étonnante. Vous avez bien mérité de garder vos points.
    -Ah ? Euh, merci. Putains, j'ai cru que j'allais y passer. Je me voyais déjà partir.
    -Ca ne m'étonne pas. Les scorpions se sont emballés sur la fin, et vous avez reçut cinq piqûres de plus que prévu. Bon, vous pouvez vous lever et retourner dans votre dortoir. Je pense que vous dormirez sans problème. "
    Sophie ne sut pas comment, mais elle réussit à retourner au dortoir. Les autres concurrents l'interrogèrent, mais il ne purent pas en tirer grand chose, si ce n'est le mot " scorpions ". C'est en voyant ses bras, et le nombre de piqûres et de rougeurs qu'elle avait, qu'ils eurent une idée de ce qu'elle avait enduré.
    " Je sais dans quoi on s'est fourré, fit Fatima, mais on n'est pas sortis de l'auberge. "
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