Artificial Human Kind-4
Bon, le légiste vient de sortir. Il a
confirmé que la mort a du être instantanée pour les deux. On a retrouvé le truc
qui a à moitié décapité l'un d'eux : une petite coupelle en cuivre. Il a du falloir
une force formidable pour en faire une arme. Bon, maintenant, je vais voir si
les gars ont trouvé quelque chose dans cet appartement. Tien, justement, en
voilà un, visiblement prêt à tourner de lil.
-Hem, inspecteur, il y a deux corps dans la cuisine. l'un d'eux est dépecé,
l'autre est une A.R.I., avec un bras arraché.
Ben voyons! Ces deux inquisiteurs ont du tomber dans un
piège tendu par ces A.R.I. L'une d'elle est visiblement restée sur le carreau.
-A-t-on identifié le corps de la victime?
-Il semblerait que ce soit le propriétaire de l'appartement. L'A.R.I. porte sa
peau. La victime est un oriental, un genre de moine on dirait.
-Qu'est-ce qui a arraché le bras de l'A.R.I.?
-Apparemment ce serait le fusil spécial de l'un des inquisiteurs, celui qui a
eu la gorge tranchée. Le calibre correspond, en tout cas.
-Bien, qui a interrogé la vieille?
-Fabien, il est dans le salon.
-Merci. J'y vais.
Un quart d'heure plus tard, l'inspecteur sort du salon. Et
voilà! Encore un témoin incapable de reconnaitre l'agresseur! Enfin, j'ai au
moins appris que ça ne devait pas être un piège. Ou alors l'autre A.R.I. est
vachement vicieuse de laisser sa collègue se faire exploser pour intervenir une
heure après. Bon, je ferais bien d'aller interroger le voisinage. Tien? On voit
particulièrement bien l'immeuble en face, d'ici. Je crois que je vais commencer
par là.
Pfff! Déjà trois étages de faits et personne n'a rien
remarqué! Bon, alors suivant. Monsieur... Adrien Rampier. L'inspecteur frappe à
la porte mais personne ne répond. Il frappe à nouveau et toujours rien. Il
commence à s'éloigner en soupirant quand il entend quelqu'un ouvrir les
sécurités.
-Oui? Qu'est-ce que c'est?
-Bonjour, monsieur Rampier. Je suis l'inspecteur Di Antonio, de la criminelle.
J'enquête sur un meurtre qui a eu lieu dans l'immeuble en face. Vous n'auriez
rien entendu, des fois?
-Non, je travaille à l'hôpital central, dans la morgue. Et mon service était de
nuit, hier. J'ai donc passé ma journée à dormir, je n'ai rien entendu.
-Oui, je vois. Excusez ma curiosité, mais c'est votre vraie couleur de cheveux?
-Hem, oui, pourquoi?
-Et bien d'habitude une telle teinte ne s'applique qu'aux albinos, hors vous
n'en n'êtes pas un d'après vos yeux.
-Je puis vous assurer que c'est bien ma couleur naturelle de cheveux. Mais je
ne l'explique pas non plus. Mais, si vous le permettez, je dois me préparer
pour mon service.
-Et bien, je vous laisse, je vais continuer mon enquête et aller embêter vos
voisins. Passez une bonne soirée.
Et bien, celui-là a été rapide. Même si quelque chose me
chiffonne chez lui, dans son comportement. bah, s'il venait de se réveiller, ça
peut expliquer bien des choses.
Pendant ce temps, "Adrien" se préparait en effet à
aller à la morgue. Il fallait au moins qu'il connaisse le terrain avant de
dépecer un cadavre. Il devrait s'assurer que sa collègue ne le gênerait pas. Ce
qui le préoccupait, maintenant, c'est qu'avec cette enquête dans le voisinage,
ça allait vraiment être coton pour évacuer le corps. Et l'odeur du cadavre en
putréfaction risquerait de finir par alerter les voisins. peut-être
trouverait-il un produit à la morgue pour remédier à ce problème. raison de
plus pour y aller sans tarder, se dit-il. Il enfila donc un blouson, récupéra
la carte du véhicule de sa victime et se rendit au garage.
Le véhicule en question était une splendide Roska à
sustentation, avec tous les équipements possibles. C'était d'ailleurs étrange
qu'un simple infirmier puisse se payer un aussi luxueux véhicule. Quand il
introduisit la carte dans le démarreur, une voix sensuelle l'accueillit :
-Bonjour, monsieur Rampier. Vous n'êts autoriser qu'à effectuer les trois
kilomètres qui mènent à votre travail. Vous avez épuisé votre forfait loisir.
Je vous souhaite une agréable journée.
L'A.R.I. sourit à cette information. décidément, les humains
l'étonnaient toujours. Avoir atteint un tel niveau de pollution que chaque
citoyen avait un quota de kilomètres à effectuer avait tendance à le tordre de
rire. Dommage que cette même pollution était aussi responsable de ses problèmes
de peau. Il enclencha le pilotage automatique et se laissa conduire à son
travail. En arrivant à l'hôpital, il pointa à la contrôleuse digitale et se
rendit directement à la morgue, au deuxième sous-sol. Une chance que les
services de l'Etat étaient trop pauvres pour se payer des contrôleuses
rétiniennes, auquel cas il aurait eu du mal à passer.
En arrivant à la morgue, il aperçut sa collègue, pleine
d'énergie. Elle passait d'un corps à l'autres, jetant un coup dil rapide et
notant des choses dans un carnet. Dès qu'elle le vit, elle s'approcha de lui et
le serra dans ses bras, écrasant sa lourde poitrine sur son torse.
-Enfin, te voilà! j'ai appris qu'il y avait eu un double-meurtre dans ton
quartier. j'ai eu peur que tu en soit la victime.
-Non, non. Apparemment, c'est dans l'appartement d'en face que résidait la
victime. Bon, des nouveaux corps ce matin?
-Oui, j'ai déjà commencé à prélever des organes intéressants. Monsieur Johnson
sera content, et cela devrait nous rapporter un petit paquet.
Du trafique d'organes! Voilà comment ils arrondissaient
leurs fins de mois! Décidément, ces gens étaient des pourritures!
Pendant ce temps, l'inspecteur avait enfin trouvé un témoin
intéressant.
-Ainsi donc, monsieur Martinez, vous êtes bien certain d'avoir vu l'un des deux
Inquisiteurs traverser la rue par deux fois?
-Oui, et la deuxième fois il a été suivit par le petit infirmier albinos.
-Hum, en fait il n'est pas vraiment albinos. Voyez-vous, les albinos ont les yeux
rouges, et les siens sont bleus.
-Je sais ce qu'est un albinos, merci, mon frère en est un! Et cet infirmier a
les yeux rouges.
-Vous en êtes certain?
-Oui, je le croise presque tous les jours
-Hum, merci monsieur Martinez, vous m'avez été très utile. Seb, Fabien, avec
moi! On retourne chez l'infirmier.
Et voilà, cette fois, je sens que je chauffe! Je vais te
coincer, saloperie, je vais te coincer. Bon, nous y voilà, écoutons s'il y a
encore quelqu'un à l'intérieur. Non, le champ doit être libre.
-Sébastien, ouvre moi cette porte, vite!
-Bien, patron.
Cinq secondes plus tard la porte était ouverte et les trois
hommes entrèrent prudemment dedans.
Mmmh, elle n'a pas l'air d'être là. Voyons, qu'y a-t-il
derrière cette porte? Ah, la chambre. Commençons à fouiller là. Je parie que
sous le lit... Bingo! Un grand sac. Bon, où ai-je mis mes gants? Ah, les voilà!
Alors, ouvrir délicatement le sac et... mon Dieu! Quelle horreur! En tout cas,
il n'y a plus de doute, je sais où est l'A.R.I.
-Les gars, j'ai trouvé un corps, appelez un légiste! Et fouillez moi toute
cette pièce!
-Patron, regardez ce que j'ai trouvé dans l'armoire.
-Qu'est-ce que c'est que ça? Un costume SM ou quoi? Et ces accessoires, ce type
devait vraiment être dérangé. Qu'est-ce que tu feuillettes, toi?
-Un album photo, et je crois que je vais gerber.
-Montre-voir. Oh, merde! Qui est cette nana? Merde, des nécrophiles. Alors là,
l'A.R.I. a topé le client parfait. Elle va être encore plus déjantée. Ha, voilà
les renforts. Bon, les gars, vous me fouiller tout l'appart', la routine
habituelle. Nous, on fonce à l'hosto.
-On ne demande pas de renforts?
-Non, l'A.R.I. ne doit pas s'attendre à ce qu'on la retrouve déjà. Assure-toi
juste que ton flingue est bien chargé, ça risque d'être utile. Et si on croise
la nana de la photo, c'est les menottes direct, compris?
-Bien, patron.
Bon, maintenant, à nous deux, saloperie. Ton existence va
bientôt cesser.