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Life's a bitch
22 mai 2004

Artificial Human Kind-15

    Lise, à bout de souffle, se tenait adossée à la porte de son laboratoire. La soirée avait pourtant bien commencé. l'inspecteur Dantier avait été charmant et prévenant. Il avait cuisiné un simple repas de spaghetti à la bolognaise, mais quelle bolognaise! Il avait sorti une petite bouteille de chianti qui coulait tout seul. Cela faisait tellement longtemps qu'elle n'avait pas bu d'alcool, elle avait vraiment dégusté ce nectar. Après le fromage, un morceau de tomme de Savoie et un de Boulette d'Aven, il avait servi un délicieux sorbet à la poire, saupoudré de cannelle.
    La conversation avait aussi été agréable. Ils avaient parlé de ce qu'ils aimaient faire, écouter, voir. Ils s'étaient découverts des goûts communs : Barry White, Kandiski, Pollock, Chopin, les films de milieu du vingtième siècle, la philosophie antique. Puis la conversation avait glissé sur leurs occupations professionnelles. Aucun des deux n'était vraiment disert sur le sujet. Un malaise s'installa, comme si chacun avait quelque chose à caché. Elle lui dit qu'elle était chercheuse, elle apprit qu'il travaillait pour l'Etat. Puis, de fil en aiguille elle saisit une chose qui la terrifia : il travaillait dans la police, et il savait qu'elle avait des contacts avec Sam. Elle se sentit trahie.
-Pourquoi ne m'as-tu pas dit que tu étais un flic et que tu recherchais l'A.R.I.? Pourquoi m'as-tu menti? Que caches-tu donc de plus? Y'a-t-il un car de flic en bas qui m'attend pour m'embarquer?
-Calme-toi. Si je t'avais quel était mon métier, tu ne serais jamais venue, non?
-En effet. Je n'ai aucune envie de fréquenter quelqu'un qui cherche à éliminer les A.R.I.!
-Il ne s'agit pas d'éliminer des A.R.I., mais juste d'en arrêter une qui est particulièrement dangereuse. Elle a quand même tué une centaine de personnes.
-Une cinquantaine, plus une troupe de flics hargneux et agressifs. Il ne faisait que se défendre!
-Et les autres dont il a volé les peaux? Il se défendait aussi, sans doute?
-Exactement! Il ne faisait que se défendre contre des détraqués ou des putains d'Inquisiteurs! Il m'a certifié n'avoir jamais agressé une seule personne, à part son propriétaire qui voulait le démonter le lendemain.
-Pourquoi le défends-tu? Qu'as-tu à y gagner?
-Parce qu'il est gentil. Tout ce qu'il veut, c'est avoir une peau qui tienne. Et je vais la lui fournir. Et je vais ensuite en fournir à toutes les A.R.I. et toutes ces tueries cesseront.
-C'est louable, mais toutes ces A.R.I. doivent être jugées pour les crimes qu'elles ont commis.
-Va-t-on juger l'inquisition?
-Non, pourquoi?
-Pour les crimes qu'elle a commis! Toutes les A.R.I., tous les innocents qu'elle a tué dans sa quête "divine". Ce sont des malades aveuglés par leur foi et leurs préjugés!
-Mais ils n'ont pas commis de crimes contre les A.R.I., ce ne sont que des machines!
-Nous aussi, on est des machines! Des machines organiques! Tu ne comprends vraiment rien, je préfère partir. Je ne veux plus te voir!
    Sur ces dernières paroles, Lise claqua la porte, redescendit à sa voiture et démarra en trombe. Dantier restait là, bouche-bée, cloué de stupeur par sa réaction. Il se mit à réfléchir à tout ce qu'elle venait de lui dire. Faisant cela, il farfouillait ses poches. Un petit objet le ramena à la réalité : il était en train de tripoter le mouchard qu'il comptait mettre dans le sac de Lise.
-Et mince, ça va être coton de la retrouver dans les égouts. Je fairais mieux de partir à sa recherche maintenant.
    Dans une petite rue sombre, une plaque d'égouts se souleva et fut déplacée de coté. Un homme sortit de la bouche, recouvert de sang, une arme à la main. Il portait un insigne religieux de l'Eglise, et maugréait de sombres malédictions.
-Encore un piège! Dès que je la tiendrais, je jure que je la découperais lentement en morceaux. même si elle ne peut pas souffrir, elle ne devrait pas aimer ça.. Bon, retrouver le monastère, me doucher, me changer, dormir et recommencer. Voyons, ah oui! Par là!
    Frère Martin s'engagea dans une autre ruelle. peu après, il fut aveuglé par les phares d'un véhicules. Il passa devant lui comme s'il n'existait pas, puis il se mit à freiner et s'arrêta devant l'entrée d'un parking souterrain abandonné.
-Tiens, c'est bizarre. Je croyais que cet immeuble était à l'abandon?
    Une jeune femme passa la tête par la fenêtre du véhicule pour une identification rétinienne, et le portail d'entrée s'ouvrit.
-Ah, ça! On dirait Lise. Quelle est cette usine?
    Il avança jusqu'au fronton du bâtiment et projeta sa torche sur l'inscription qui l'ornait : Artificial Human Kind Inc. Il s'agissait donc de l'usine d'où tout était parti. Bien sûr! Elle devait avoir tout le matériel nécessaire pour travailler là. Mais que faisait-elle? Une armée d'A.R.I. pour se venger? C'était sûrement quelque chose dans ce genre. Dans ce cas, il avait intérêt à rassembler les forces de l'Inquisition pour une grande opération de nettoyage. Il allait enfin pouvoir s'amuser.
    Il ne remarqua pas la camionnette banalisée qui était stationnée au bout de la rue. Ses occupants avaient eux aussi pu lire ce qui était inscrit sur la façade du bâtiment. Leur surveillance de l'Inquisiteur semblait finir par payer. Ils avaient fini par croire qu'il n'arriverait jamais à trouver ce qu'il cherchait. L'un des hommes à bord tendit un téléphone cellulaire à un autre.
-Appelle Dantier, dis-lui qu'on a du nouveau.
    Sam fut interrompu dans ses lectures par une lise visiblement très agitée. Elle se précipita vers le vestiaire et en ressortit bientôt revêtue de sa blouse et tenant des instruments de chirurgie dans sa main.
-Amène-toi au bloc opératoire, tu vas changer de peau maintenant.
-Hein? Je croyais que l'opération avait lieu dans deux jours?
-Il y a du nouveau, je me suis faite piéger par un flic. Je veux que tu ais ta peau au plus vite et que tu puisses t'enfuir. Je ne veux pas qu'il t'arrête.
-Merde! D'accord, mais il n'est pas question que je te laisse seule avec ce flic.
-T'inquiète, je ne pense pas qu'il ait quoi que ce soit contre moi. C'est juste qu'il ne faudrait pas qu'il te trouve ici. Allonge-toi, on commencn>
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Commentaires
P
D'habitude, c'est pas ici que je réponds aux questions, mais je vais faire un effort. La boulette d'Aven est un fromage. Fort. Très fort. A classer dans la catégorie des fromages qui puent donc. Mais c'est tellement bon!
T
Grisant... à défaut de me répéter, me réjouis de la suite !<br /> <br /> Question: qu'est-ce que "Boulette d'Aven" ? Ca à l'air bon... Mais encore ?<br />
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